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Une Passion qui s'apprend........

02 Dec

L'éthologie Équine

Publié par Jevsovar Sonia Jessica

 

L'homme a toujours éprouvé de l'intérêt dans l'observation des animaux dont les pionniers sont :
Charles Darwin (1809-1882) qui a développé sa théorie de l'évolution par la sélection naturelle,
Henri Fabre (1823-1915) qui a observé le monde des insectes, notamment les abeilles,
lvan Pavlov (1849-1936) qui a introduit la notion de réaction conditionnée.

Deux disciplines cependant étudient plus particulièrement la condition animale : 
- la psychologie qui s'attache à la connaissance de la personnalité de l'animal (émotivité, peur, agression...).
- l'éthologie qui étudie les manières d'êtres des animaux par l'observation de leur conduite soit on milieu naturel et en liberté soit lors d'expériences en laboratoire, en captivité ou à l'aide de techniques spécifiques.

Depuis Konrad Lorenz (1903-1989) et Nikolaas Tinbergen (1907-1988) fondateurs de ces études sur le comportement animal, l'éthologie est devenue une science. Par des méthodes d'observation objective et comparative, ces chercheurs ont essayé de comprendre les comportements de l'animal à l'état sauvage, c'est à dire, à comprendre l'ensemble de ses mouvements.

Une extension à l'éthologie humaine
L'éthologie animale a développé des méthodes expérimentales, des modèles animaux qui permettent parfois de mieux appréhender l'homme lui même.
L'éthologie peut donc aussi apporter une contribution méthodologique et thèorique a l'étude de l'homme.
L'ethologie humaine est l'observation de l'homme dans ses comportements Par exemple, l'isolement social ou affectif (dans les villes, d'une famille... ) par comparaison aux situations de privations sensorielles chez l'animal, abîme aussi les developpements de personnalités chez l'homme tout comme chez l'animal.
Tous les êtres vivants dans un environnement altéré se replient sur eux- mêmes, sur leurs comportements comme des animaux en captivité.

Ethologie et dressage
Par l'observation, l'éthologie étudie donc les comportements globaux qui caractérisent l'animal dans sa vie spontanée. Elle fournit des éléments de compréhension du cheval indispensables pour dresser les équidés et créer un climat de confiance avec lui.
La qualité de cette communication avec le cheval, passe forcément la compréhension de sa nature profonde et de son langage.
Ce sont donc avant tout les postures de l'animal qui indiquent son état d'esprit et permet de construire des relations avec lui. 
De nombreux maîtres, après l'observation des comportements du cheval, ont ainsi elaboré une nouvelle approche plus naturelle de celui-ci pour son éducation.
Il s'agit principalement de T. Dorrance, B. Gentili, R. Hunt, P. Parelli, M. Roberts, Andy Booth, Leslie Desmond, K. Marks, L. Telington, MK Worthington, E de Corbigny, R. Miller, H. Blake... sur lesquels vous trouverez les liens spécifiques sur ce site dans la partie "dresseurs".

langage des oreilles
- oreilles droites et dirigées en avant, un objet l'intrigue, il est curieux et méfiant.
- oreilles mobiles, il est confiant et éveillé.
- oreilles légèrement couchées en arrière, il est agacé.
- oreilles complètement couchées en arrière, il est en colère.
- une oreille fixe, l'autre mobile, il ne comprend pas quelque chose.

langage des membres
lui permet d'exprimer aussi son humeur :
- antérieur qui frappe le sol, colère ou impatience.
- postérieur frappant le sol, agacement,

langage des yeux
- à moitié fermés, il est somnolent.
- yeux exorbités, attentif à quelque chose de lointain.

Toutes ces postures sont significatives, mais doivent être interprétées avant tout en fonction du contexte.

Le cheval : un animal fuyard
Sa situation d'animal proie fait qu'à toute situation stressante ou inconnue le cheval réagit instinctivement par la fuite, sa meilleure sauvegarde.

Le cheval : un animal grégaire
Depuis 55 millions d'années, il vit en troupeau et ce type d'organisation a garanti une certaine sécurité à cet animal fuyard, continuellement pourchassé par les prédateurs.
La hirarchie n'est pas un vain mot chez les chevaux et son comportement en groupe est très codifié.
Relations dominant /dominé, mais aussi relations amicales ou d'entraide (grooming : position tête-bêche pour se gratter mutuellement.)

Le cheval et sa harde
Il vit avec ses congénères en grands troupeaux constitués de plusieurs familles composées d'un étalon et de une ou plusieurs juments avec leur poulain. Les chevaux ne se battent jamais pour la possession d'un territoire qui appartient à tous, mais seulement pour celle des juments.
En cas d'attaque, il défend sa harde et la guide en passant derrière elle, oreilles couchées et encolure tendue.
La jument joue aussi un rôle essentiel dans l'éducation des poulains : comportement du jeune cheval rejeté par la jument dominante de la harde et qui demande à réintégrer le groupe en signifiant son acceptation de dominance.

Le cheval : animal non sédentaire
Contrairement à beaucoup d'animaux qui ont et défendent un territoire, les chevaux se déplaceent naturellement vers les territoires qui leur permettent de se nourrir correctement de végétaux.

Ethologie et nouveaux maîtres 
Les nouveaux maîtres savent utiliser ces notions au profit d'un dressage en douceur plus approfondi.
Le but est d'arriver à penser cheval et que le cheval devienne un partenaire qui met spontanément sa bonne volonté au service de son dresseur / protecteur.
Ils réalisent le désormais fameux "join up", étape où le cheval en cours de débourrage va signifier son acceptation de l'homme comme dominant et protecteur en tirant la langue, mâchouillant et baissant la tête. (voir la partie "Dresseurs").


La vue chez le cheval
L'œil du cheval est optimisé pour lui permettre de survivre.
Sur des signaux visuels d'alerte, le cheval fuit instantanément, sans réfléchir, afin de mettre de la distanceentre lui et le danger potentiel, puis dans un deuxième temps, il va chercher à identifier le niveau du danger qui l'a effrayé.

Le cheval a un champ visuel de 340° alors que le nôtre n'est que de 150° environ. Chaque oeil fonctionne indépendamment de l'autre, ce qui n'est pas notre cas non plus et couvre un demi-cercle. Les 2 champs visuels balayés se superposent légèrement en avant et laissent un angle aveugle d'environ 20° sur l'arrière.
Conséquence pratique : ne jamais aborder un cheval directement par l'arrière, sans le prévenir par la voix. En tournant légèrement la tête, il pourra vous identifier et ne sera pas surpris donc tranquille !

Mais cette disposition des yeux de chaque coté de la tête, ne l'aide pas à avoir comme l'homme, une vision binoculaire, c'est à dire la perception de la profondeur, sauf sur une bande étroite en avant, dans le prolongement direct de sa tête.
La réception de 2 images indépendantes dans son cerveau, lui fait percevoir 2 réalités, dons lesquelles la moindre anomalie va provoquer chez le chaval une fuite en avant ou un écart qui peut être fulgurant, et l'occasion de nombreuses chutes en balade...

Ce qu'il voit réellement :
En dessous de 2m de distance, le cheval ne voit pas distinctement, ce qui n'est pas très pratique pour sauter les obstacles ! 
Il évalue donc la distance qui l'en sépare dans un premier temps, grâce à son petit angle de vision binoculaire, puis fonce à l'aveuglette. Au moment de sauter, l'obstacle lui apparaît enfin, dans toute sa difficulté, et le cavalier est là qui le stimule, l'empêche de tourner un peu la tête pour mieux le visualiser, et c'est pour cela que la plupart du temps, les chevaux refusent l'obstacle quand ils ont un cavalier sur le dos !

Le cheval ne voit pas ce qu'il broute, ou mange, ses yeux passent alors le relais à aux poils tactiles du menton ou vibrisses, qui sont des capteurs très performants pour le renseigner et trier ce qu'il veut ingérer.

Perception des mouvements :
Moins sensible aux détails que nous, le cheval l'est beaucoup plus aux mouvements. Il a donc tendance à identifier les gestes ou postures caractéristiques. C'est sans doute du à sa vision qui lui fait percevoir les objets beaucoup plus gros qu'ils ne le sont en réalité, et donc les mouvements plus amples.
Cette aptitude à détecter instantanément les mouvements autour de lui, lui permet de réagir très vite à toute menace potentielle pouvant être assimilée à celle d'un prédateur se précipitant sur lui.
D'où l'intérêt d'éviter tous les mouvement brusques à son contact !

Pour voir une image nette, suivant la distance des objets à observer, le cheval doit baisser, lever ou tourner la tête. C'est ainsi que tot en broutant, il peut surveiller les alentours.

Perception des couleurs :
La palette chromatique des chevaux est nettement moins riche que la nôtre : il n'en a aucun réel besoin.
Des expériences récentes montrent qu'il réagit très bien aux jaunes, puis aux verts, aux bleus, et de moindre façon aux rouges. La prédominance du jaune et du vert pourrait correspondre à une adaptation à la couleur dominante de son milieu naturel, les plaines herbeuses.
Le contraste important est par contre bien perçu par son oeil, et il est sensible aux jeux d'ombre et de lumière qui peuvent l'effrayer.

Vision nocturne :
La taille de l'œil du cheval, plus gros que celle de l'éléphant ou de la baleine, ajouté à un dispositif d'intensification de la lumière (couche réfléchissante vers la rétine comme le chat), lui permettent d'avoir une meilleure vision nocturne que la nôtre.
Détendez-vous : en équitation nocturne, le meilleur guide n'est plus le cavalier, mais sa monture !

Le cheval dort très peu et ne ferme les yeux que 2 à 3 heures par jour, en fragmentant ce sommeil en périodes de 3 à 5 minutes chacune. 

Perception de la lumière :
En forte intensité lumineuse régulière, la pupille du cheval se rétracte en formant une fente horizontale. Cette particularité lui permet de conserver tout son de champ de vision, de balayer tout l'horizon, et deceler d'éventuels les prédateurs s'avançant à contre jour.


L'ouie du cheval
Les sons produits par le cheval ne sont ni très étendu ni très harmonieux.
Sa situation d'animal proie fait qu'il doit rester discret en toutes circonstances.
Desmond Morris a identifié 8 types de sons différents tandis qu'Henri Blake en comptabilise 11.
Il est assez difficile d'interpréter le langage vocal du cheval, car peu de sons correspondent à un message en particulier.
Leur signification est directement en rapport avec un langage gestuel associé, la situation du moment, le sexe et l'âge de l'animal.

à l'état sauvage :
le mâle emet des messages sonores, pour manifester la peur, l'agressivité, la présence de nourriture ou l'opportunité de s'accoupler.
La jument, produit en plus des sons spécifiques pour l'éducation et la protection de son poulain.

à l'état domestique :
le contact de l'homme a enrichi le répertoire des sons utilisés naturellement par le cheval. (notament son impatience à être nourri, sorti, d'avoir de la compagnie...)
Les sons d'alerte ou de mise en mouvement sont peu employés à l'écurie.
De plus, le cheval est un bon dresseur : s'il se rend compte qu'un message est compris par l'homme, il aura tendance à le réutiliser, pour communiquer avec lui sur des sujets qui l'intéressent...

principaux signaux utilisés :
hennissement d'accueil : issu de la partie supérieure de la région nasale, il indique son contentement de retrouver quelqu'un qui vient le soigner ou lui proposer une activité qui lui plait. Le hénnissement du mâle est plus aigu que celui de la jument. 

hennissement rauque :  produit au niveau des naseaux. inquiétude ou peur manifestée volontairement.

hennissement classique : issu de la partie supérieure de la région nasale, il indique sa présence à l'autre.

hennissement sexuel : son émis par l'étalon qui rencontre la jument. les naseaux sont très dilatés ; la respiration est forte, l'excitation est là. généralement, il va maintenant flairer et mordiller la croupe de la jument et passer à l'acte s'il a été accepté...

hennissement d'une jument qui met-bas : c'est un hennissement à la fois rauque et feutré, pour ne pas alerter un éventuel prédateur.

premiers cris du poulain : juste à la naissance, se met à frissonner pour se réchauffer, tout en poussant de petits cris aigus.

cri du poulain perdu : un poulain de quelques jours à perdu sa mère (ce qui arrive rarement), il émet des cris aigus et répétés.

ébrouement : après s'être roulé, pour se sécher, se gratter, puis s'être relevé, le cheval s'ébroue en produisant une sorte de souffle grâve issu des narines.

couinement : c'est un signal de défense, émis lèvres closes, pour prévenir de son désaccord.


ARTICLES de REFERENCE

Comprendre pour apprendre les relations naturelles
d'après le Dr. Y. Bertrand

"... L'observation de l'animal on liberté permet une approche directe de celui-ci, c'est à dire non altérée par des conditions de vie on captivité. L'observation des animaux on captivité reste toutefois aussi une méthode qui peut présenter certains avantages dans l'étude du comportement.

Dans son livre, Monty Roberts décrit très bien ses séances d'observation de troupeaux de mustangs dans le désert du Nevada. Ce sont ces observations qui lui ont permis d'apprendre le langage par signes entre les chevaux qu'il appelle l'Equus (langage silencieux). Il cite notamment l'éducation des poulains par la jument dominante d'un troupeau.

Daniele Gossin, pour étudier les possibilités cognitives du cheval, a opté pour deux démarches : confronter le cheval d'une part à l'image spéculaire (comportement du cheval face au miroir) et d'autre part au langage humain (la parole elle-même).

L'étude du comportement animal après des situations de privations sensorielles (situations dans certains zoo, manèges...) a permis d'établir que l'animal présente alors des troubles de comportement d'intensité variable selon les situations de privations en développant des tics (se balancer d'un pied à l'autre...), en se désintéressant de son environnement ou en manifestant de l'agressivité...

Attention à l'homomorphisme
Il est très difficile d'étudier un autre être, ce qu'il est, ce qu'il fait et pourquoi il le fait.
Les risques de transposer nos propres représentations humaines à des animaux (homomorphisme), d'influencer l'animal observé sont en effet réels.
La lecture humaine des animaux n'est donc pas sans risques de voir interpréter des comportements de l'animal à partir de nos propres sentiments humains, de nos désirs, de nos connaissances et de notre personnalité. Les animaux ne sentent ni n'agissent comme nous. Les dangers d'assimilation avec nos propres comportements sont grands. L'éthologue doit donc porter attention à l'interprétation abusive.

Champs d'application de l'éthologie
- étude des processus d'apprentissage (habituation, accoutumance, réflexe conditionné, empreinte...) par lesquels l'animal apprend, sous l'effet d'un stimulus, à faire ou à ne pas faire quelque chose,
- étude de la vie sociale des animaux (hiérarchie, distance, territorialité, division du travail...),
- observation des signes de communication entre les animaux,
- observation des comportements explematifs, de jeu,
- observation des comportements sexuels, alimentaires, agressifs...


Apprendre à “penser” cheval 
d'après le Dr. Y. Bertrand 
OBSERVER - COMMUNIQUER - NEGOCIER, pour une relation naturelle
L'observation patiente et quotidienne du cheval nous apprend son comportement naturel et les mille et un moyens qu'il a trouvés pour vivre paisiblement dans l'environnement, à l'intérieur d'un troupeau et aussi avec l'homme. Cette observation nous amène aussi “ à penser et à réagir comme réagit et pense le cheval et lutter contre la tendance à doter l'animal de caractéristiques humaines. L'homme doit inverser le processus et, lorsqu'il dirige des chevaux, se mettre dans leur peau ”.

Le cheval est un animal grégaire. Une vie sociale en compagnie d'autres chevaux ou animaux est donc importante pour son équilibre, comme si ce lien social avec d'autres lui était protecteur. Ce caractère est à prendre en compte dans notre relation avec lui.

L'inconnu représente, a priori, un danger pour le cheval, ce qui va amener une défense de sa part. Le cheval a en effet le statut de proie. A un danger, son réflexe défensif, sera donc la fuite.
En effet, par cette réaction de fuite, sa sensation de peur se trouvera diminuée.
Plus particulièrement du fait de son statut de proie ; l'homme est alors perçu par le cheval comme un prédateur et tout geste ou intention de geste brusque, agressif de l'homme est perçu comme un acte de prédation. 
Tout mouvement trop rapide ou contraignant peut réveiller son instinct de fuite et engendrer une réaction de panique " . 
Monty Roberts répète aussi "qu'à la moindre occasion un cheval peut avoir envie de vous dire : je ne veux pas rester à côté de toi, je me sens en danger ; je veux m'éloigner de toi et prendre la fuite. 
Un animal fuyard se préoccupe avant tout de sa survie et la peur est sa grande sauvegarde".

Dans ce rapport proie-prédateur, la nécessaire relation de confiance entre le cheval et le cavalier pour un confort réciproque trouve donc toute sa pertinence. 
Comment cesser d'être un prédateur à ses yeux, un sujet de peur, pour passer de son côté ", voilà la meilleure manière d'avoir une relation naturelle avec le cheval.

Les chevaux jouent entre eux. Aussi, lors de son éducation, il est important que le cheval s'amuse. 
Pat Parelli développe dans son livre les 7 jeux avec l'idée de base de jouer avec le cheval plutôt que de demander des obéissances absolues. 
Le reculer, le pas de côté, le cercle, seller, sentir des objets, les mouvements de longe sur l'encolure ... sont autant de jeux d'apprentissage. 
Le jeu fait partie de la vie du cheval et il convient de l'y encourager ".

Ainsi donc, nier la nature du cheval et imposer sa volonté par la force, c'est aller au devant de difficultés dans la relation avec lui. Pat Parelli intègre ces lois de la nature pour connaître la façon de penser et de réagir du cheval. Prendre le point de vue du cheval, "être" dans la pensée du cheval, c'est le secret pour une relation très étroite avec lui. C'est respecter la nature du cheval.

Communiquer avant tout 
Tout comportement du cheval a valeur de message. 
Dans son comportement naturel, le cheval émet beaucoup de signaux qui sont importants à capter, à observer :
- orientation des oreilles,
- regard,
- expressions faciales,
- posture des membres,
- présentation de la croupe,
- emplacement de l'encolure
- vocalisations ...
sont des messages qui font le langage corporel du cheval. 
Ainsi par exemple, les oreilles et les yeux peuvent témoigner de l'humeur du cheval. 
Donc, par ces signaux indicatifs, le cheval communique et entre en relation. 
Il établit un lien avec ses congénères, avec l'homme. Par ces signaux, il exprime aussi la nature de ses relations. Ainsi, par exemple, les gestes de toilettage mutuel en grignotant la crinière sont caractéristiques de relations d'amitié alors que lever un membre postérieur est caractéristique d'un avertissement, d'une impatience, d'une menace. 
Le relèvement brusque de l'encolure, l'orientation latérale des oreilles raidies, le mouvement immédiat en avant sont caractéristiques d'inquiétude, de peur. 
Voilà pourquoi, Henry Blake a essayé " de découvrir le sens des signes, des bruits et signaux divers dont nous voyons les chevaux se servir entre eux pour se communiquer leurs intentions et leurs désirs ".

Pour l'homme également, gestes, postures, intonations de voix... sont des messages qui ont signification pour le cheval et qui le mettent en relation de confiance ou de peur avec celui-ci. C'est le contexte de ces messages qui donnent signification au cheval. 
Plus précisément et dans le même sens, Ray Hunt exprime: " He knows that you know and you know he knows ".

Par conséquent, toute situation, même intentionnelle, soit entre chevaux, soit entre le cheval et l'homme est une situation de communication qui engendre des comportements. L'homme a trop tendance à négliger les langages qui n'utilisent pas la parole et " le moindre mouvement d'un cheval a sa raison d'être. Tout a une signification et doit être pris en considération " .

N'amplifiez pas des messages inaudibles ! 
Lorsqu'une communication avec le cheval se révèle inefficace, la tendance naturelle du cavalier est très souvent d'augmenter l'intensité de sa demande. Cette réaction du "plus de la même chose" ne donne, en général, aucun résultat, fige la relation avec le cheval dans un cercle vicieux, crée l'escalade qui aboutit à l'énervement du cavalier et du cheval.

Ray Hunt, quant à lui, développe une stratégie du "moins de la même chose". 
Par exemple : au lieu de s'acharner à garder immobilisé un cheval à l'arrêt en tirant de plus en plus sur les rênes ou en ayant non seulement des agressions mais des intentions agressives, Ray Hunt décourage le cheval de ce comportement par de petits cercles et laisse le cheval trouver lui-même la position confortable d'arrêt immobile: " Let your idea become the horse's idea ". Ne pas se battre avec son cheval mais le laisser trouver tout seul. " Le cheval ne doit, en aucun cas, sentir qu'il est obligé de céder. Il doit avoir l'impression de décider. C'est la condition du succès de l'opération qui garantira la coopération totale de notre partenaire équin ".

Le confort réciproque 
Se réconcilier avec soi-même, se détendre mentalement avant d'aborder son cheval permet d'éviter un grand nombre d'erreurs. Si vous êtes nerveux, le cheval sera nerveux. Si vous êtes calme, il sera également tranquille. Le cheval " devient le reflet de nos émotions et de nos sentiments ". Et Ray Hunt d'ajouter " you're not working on the horse, you're working on yourself ". Le cheval est bien si son cavalier est bien. Il sent que nous contrôlons nos émotions. Pat Parelli insiste donc sur la nécessité de se contrôler d'abord avant de contrôler le cheval.

Conclusion
- en se servant de ces enseignements avec ses chevaux, on retire confort, respect et créativité. 
- ces enseignements sont exploitables dans l'éducation des enfants.
En effet, des méthodes éducatives réduisent encore la personnalité d'enfants par leur agressivité, au lieu de laisser éclore la spontanéité, la créativité dans une relation naturelle et de mise en confiance. 
Ces auteurs apportent donc un autre sens à l'équitation : la relation naturelle et la confiance mutuelle entre l'homme et le cheval. Ils nous font rejeter les termes de soumission, domination, obéissance, contrainte dans l'exigence de discipline et de performance.
C'est l'observation du cheval, et donc sa connaissance, qui ont permis à ces auteurs d'arriver à négocier avec lui de façon naturelle et paritaire.
Par rapport aux méthodes conventionnelles d'éducation du cheval, cette approche nouvelle, éthologique, génère moins de résistances et de conflits entre le cheval et le cavalier.


Controverse : éthologues contre dresseurs éthologiques
Certains éthologues réagissent au discours et aux pratiques des chuchoteurs (nouveaux maîtres) qu'ils ne considèrent pas comme de l'éthologie.
L'éthologie est la biologie comparée du comportement animal, c'est une science qui demande des connaissances approfondies en biologie animale, en génétique, en neurophysiologie. De plus on ne peut pas faire de l'éthologie sur une seule espèce : on ne comprendra rien au comportement d'un cheval ou de tout autre animal, si on n'a pas déjà une connaissance en éthologie fondamentale et sur l'évolution des comportements liée à l'évolution du vivant.
Selon eux, l'expression "équitation éthologique" ne veut rien dire puisque "l'éthologie est une science d'observation, pas d'intervention sur l'animal", et propage les erreurs les plus extravagantes avec un aplomb extraordinaire !
En voici quelques exemples :
le modèle prédateur/ proie du rapport homme/ cheval
Heureusement, la vie d'un cheval, même dans la nature, ne consiste pas à être une proie permanente et les "programmes anti-prédateurs" de fuite ou de défense n'ont pas l'occasion de fonctionner très souvent. Pour ce qui est du prédateur, nous voyons ces manipulateurs à peu près en permanence dans des attitudes de primate chasseur, poursuivant le cheval en agitant un bâton à l'extrémité duquel est noué un morceau de bâche en plastique noir, piétiner, et autres grimaces que nous connaissons bien en primatologie dans les confrontations entre mâles. Le bâton lui-même est un morceau de tube métallique laqué blanc, coiffé d'un bouchon en caoutchouc à chaque extrémité, sous le nom de "Carot stick", le bâton carotte, parce qu'il s'en sert parfois pour caresser le cheval. En bref, ils ont réinventé la cravache de dressage...
Notons enfin que "prédateur" n'est pas non plus un statut, mais une activité vitale, la prédation, obligatoire pour les carnivores, et facultative pour les omnivores comme l'homme (chasseur-cueilleur). Celui-ci peut très bien adopter un comportement "cueilleur" et s'insérer dans la vie sociale du cheval qu'il faut bien entendu connaître, et non interpréter, ce qui n'est pas le cas général.

L'organisation sociale n'est pas de type humaine
En parlant de "chef", de "dominant qui dirige", de "leader" ou de jument qui conduit la harde, on ignore que la structure sociale des chevaux correspond plutôt à un petit harem en réseau (c'est-à-dire où tout le monde surveille tout le monde) d'une dizaine d'individus, poulains compris. Chacun y garde son autonomie et son indépendance. Cela n'a rien à voir avec une structure pyramidale où tout le monde surveille : le chef.
Il n'y a pas de chef chez les chevaux (un chef est celui qui organise l'activité des autres, un dominant est celui qui est prioritaire dans l'accès aux biens de consommation, et un leader, celui dont l'activité paraît intéressante aux autres qui ont, pour cette raison, tendance à l'imiter sans qu'il y soit pour rien).
Les règles à respecter sont de ne pas s'écarter du groupe (l'étalon étant chargé de ramener les égarés par le herding, qui est une activité de sécurité et non une activité de chef), de respecter l'espace personnel et la priorité d'accès aux biens de consommation de ceux qui sont au-dessus dans la hiérarchie de dominance et de faire respecter les prérogatives correspondant à son propre rang par ceux qui sont en dessous. Donc, dans le groupe, personne ne dirige personne; cela n'empêche pas un fonctionnement cohérent du groupe basé sur l'imitation sociale, l'aspiration sociale, la phobie de s'écarter et le respect de dominance, qui entraîne une auto-organisation permanente sans avoir besoin de "diriger". 

Il existe différents types d'agressivité
Celle du prédateur n'est pas la seule : agressivité défensive, agressivité de compétition sociale et agressivité de dérivation d'angoisse ou d'irritabilité.
Elles ont des fonctions fort différentes et n'ont en commun que de mobiliser l'axe H.H.A.2 que l'on appelle souvent "l'axe du mal" parce que cette mobilisation trop longue, trop violente ou trop souvent répétée est à l'origine de nombreuses pathologies.

Le cheval ne comprend pas !
Le niveau de développement du cerveau du cheval, pratiquement dépourvu de cellules au niveau du néo cortex associatif, ne lui permet pas de "comprendre" au sens humain du terme.
Le cheval n'atteint pas le niveau de la "décentration" qui permet à l'homme de se voir et de se mettre àla place de l'autre. Il reste à un niveau égocentrique et sensorimoteur : il perçoit des sensations et y répond en fonction des programmes propres à l'espèce, de son tempérament, de son vécu et de ses émotions."
' H H.A.= Hypothalamus/ hypophyse /Adreno-cortical KLUVER-BUCY,voir définition en annexe
Comprendre "n'existe pas dans le cerveau d'un cheval:il ressent et réagit, puis apprend en fonction du résultatde son action qui active soit le circuit de la récompense(M.F.B.), soit le circuit de la punition (P.V.S.). Les centresde décision de l'action restent,
chez le cheval, à l'étage émotif du cerveaupuisqu'il ne possède pas l'étage logique dontl'homme dispose.

Un débourrage rapide fait nécessairement appel à l'inhibition conditionnée
C'est elle qui mobilise le système PVS et l'axe H.H.A. déjà évoqué dans la soumission : 
Le cheval "shooté" aux endorphines se laisse évidemment monter... et la méthode paraît douce, car il n'y a pas de violence apparente.
Toutes lespratiques qui visent à immobiliser rapidement le cheval rentrent dans cette catégorie et certaines basculent franchement dans la maltraitante.
Les méthodes réellement douces font appe là "l'habituation" qui est un mécanisme physiologique de désensibilisation sensorielle progressive et non de blocage moteur. Elle a l'inconvénient d'être lente, (au minimum 15 jours à 3 semaines) car elle repose sur un grand nombre de répétitions des stimuli avec une intensité faible au départ, puis progressivement croissante.

Un cheval adulte ne joue plus et les "jeux" pratiqués ne le sont que pour l'homme...
La fonction du jeu, uniquement chez les jeunes, est de roder les programmes d'actions qui seront utiles plus tard chez l'adulte. Chez ce dernier, les programmes "ouverts" du jeu se referment et des comportements qui ressemblent tellement à du jeu ne sont plus que des fonctions d'évacuation des tensions.
Les agressions et les blocages répétés subis en permanence par le cheval provoquent obligatoirement à plus ou moins long terme des séquelles variées.
Après avoir filmé une jument prise de coliques pendant les manipulations effectuées comme "démonstration" par un intervenant connu et apprécié du public, on peut citer quelques séquelles possibles liées au stress de l'inhibition de l'action, relevées dans diverses publications scientifiques :
- diminution du flux sanguin dans des zones du cerveau participant à la motivation et à la décision,
- la corticostérone produite entraîne des morts cellulaires dans l'hippocampe, partie du cerveau impliquée dans la mémoire et l'apprentissage,
- l'accoutumance aux endorphines produites entrave la prolifération des cellules granulaires du même hippocampe,
- troubles de l'attention, de l'anticipation et de la prise de décision.
- troubles du sommeil.
- syndrome de résignation : Klüver et Bucy mettent en évidence en 1937 que des animaux sauvages et ayant peur de l'homme chez qui on a procédé à une ablation plus ou moins étendue de la zone amygdalienne temporale n'ont plus montré par la suite aucune peur. Ils se sont apprivoisés et ont manifesté une soumission parfaite. Ils ont présenté en outre des tendances orales très fortes et parfois une hypersexualité. Il se trouve que le stress provoqué par de mauvaises manipulations entraîne un brusque afflux de radicaux libres intracellulaires justement dans cette région amygdalienne, y provoquant des dégâts plus ou moins irréversibles.
- ulcération gastrique, fréquente chez les trotteurs
- micro-hémorragies intestinales se traduisant pardes coliques.
- tics variés (tic aérophagique, tic àl'ours, hyperkinésie).
- baisse importante des défenses immunitaires (hypersensibilitéaux maladies banales, au parasitisme...)
M.F.B = Medial Forebrain Bundle = faisceau du cerveau antérieur (ce faisceau de la récompense relie hypothalamus, système limbique et cortex)
P.V.S = Peri Ventricular System = système périventriculaire (ce circuit de la punition relie aussi, mais par des relais différents les 3 étages du cerveau)

La vision n'est pas le sens de référence du cheval
C'est toujours à l'olfaction que le cheval se réfère en dernier ressort.
La position latérale des yeux lui assure une vision panoramique étendue, mais pas de vision binoculaire donnant la vision du relief. Il ne possède pas de fovéa sur laquelle l'oeil humain centre les images à l'aide des muscles oculomoteurs. Ses cellules ganglionnaires sensibles sont concentrées sur une étroite ligne naso-temporaie, et le sens du relief est provoquépar le déplacement de l'image le long de cette ligne, d'oeil restant relativement fixe. Pour percevoir le relief il faut donc que l'objet soit en mouvement par rapport au cheval ou que lui-même se déplace par rapport à l'objet. Cela est particulièrement important pour la perception du relief d'un obstacle et l'on voit bien que, dans un saut de pied ferme, soit il saute avec une très grande marge de sécurité, soit il passe carrément à travers. D'autres caractères, comme la forme non sphérique de la cornée et un nombre d'aires visuelles dans lecerveau plus réduit que nous, le spécialise dans la détection très fine du moindre mouvement. Mais par ailleurs, il essayera toujours de vérifier ce qu'il a vu en allant sentir, l'olfaction restant son sens de référence. L'audition, par la position des oreilles, indique vers quoi le cheval porte son attention, et les deux oreilles tournées vers l'arrière, mais non plaquées, indiquent qu'il porte son attention vers ses sensations corporelles, par exemple lorsque nous utilisons une action des aides.

Attention aux agressions !
Faire faire demi-tour à un cheval sur la piste, tête vers l'extérieur, en lui barrant le passage, constitue une agression caractérisée (un chien de chasse fait ainsi changer de direction l'animal qu'il poursuit) provoquant fuite et stress.
De récents enregistrements au cardio-fréquencemètre effectués sur le changement de main par aspiration vers l'intérieur et par barrage et demi-tour par l'extérieur, ont montré que la première méthode, pour un cheval donné, maintenait le rythme cardiaque aux environs de 130 pulsations et entraînait même une baisse de plusieurs points pendant le mouvement. Au contraire, la seconde méthode entraîne un pic brutal de fréquence qui monte aux environs de 200 pulsations. Il en est de mêmepour les pratiques du genre join-up qui entraîne, non plus un pic, mais un large palier durable à cette fréquence très élevée.

CONCLUSION
Attention donc aux manipulateurs de cervaux (et pas seulement de chevaux !), qui ne se préoccupent que peu du bien fondé de leur discours ou de leur pratique du moment pourvu qu'ils obtiennent des résultats rapides et, de préférence spectaculaires. 
Ces méthodes qui n'ont rien de nouvelles puisqu'elles sont utilisées depuis des décennies dans le dressage des chevaux de cirque (étudiées dès les années soixante).
Basées sur des conditionnements de type S et sur des inhibitions conditionnées ayant pour résultat de "robotiser" le cheval, ce qui peut être utile pour un spectacle, mais mène à une impasse en ce qui concerne l'équitation classique.
Les cavaliers, déçus de la pédagogie actuelle, sont heureux de les entendre, mais est-ce suffisant ?
et s'agit-il de respect, confiance, accord du cheval ou d'aliénation ?
La "soumission" obtenue par les méthodes du type "join-up" est en fait une aliénation pathologique connue sous le nom de syndrome de Kliiver-Bucy:
Cette pathologie est provoquée par les mises en fuite et les blocages répétés du "join-up"et des pratiques assimilées.
Ces inhibitions de l'action cohérente du cheval entraînent une très forte activation de l'axe H.H.A. qui aboutit à "shooter" l'animal par ses propres endorphines et entraînent des lésions des noyaux arnygdaliens latéraux du cerveau limbique (le cerveau des émotions) par la libération de radicaux libres provenant de mécanismes oxydatifs exagérés.
Colique et sueur, verge pendante... signent d'ailleurs un taux élevé d'endorphine dans le sang.
Les animaux ainsi traités manifestent une soumission extraordinaire. Ceux qui étaient sauvages et avaient peur de l'homme se sont apprivoisés et n'ont montré ni peur ni agressivité.
Mais en réalité, la pratique "d'autant plus dangereuse que la violence qu'elle utilise n'est pas une violence visible de l'extérieur" ne correspond jamais au discours qui l'accompagne.
Elle s'apparente plutôt à un "lavage de cerveau".

Les méthodes classiques de débourrage avec travail à la longe suivi de travail aux longues rênes, avant tout travail monté, exécuté en prenant du temps (en moyenne un mois), et le travail monté correctement pratiqué selon les principes de l'Ecole Française sont certainement plus douces.
Il est certain que la pédagogie et la pratique dans l'Ecole Française nécessiteraient un dépoussiérage utilisant les connaissances récentes en éthologie scientifique, en neurophysiologie (isopraxie, neurones miroirs...), en biomécanique, etc. si nous souhaitons que l'objectif, dans notre pays, ne s'oriente pas uniquement vers une équitationde tout terrain, sans selle et sans embouchure ... et avec un grand chapeau !

Léthologie équine

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